Tu sais, avec toi, je pourrais vraiment devenir quelqu’un de bien.

Ses yeux se portaient sur la ville devant eux. Les lumières semblaient danser sur l’une de ces mélodies qu’elles seules sont capables d’entendre. Le bruit du vent ? La cavalcade incessante des voitures ou des gens ? Ou était-ce encore l’une de ces choses qu’il ne pouvait percevoir ? Qu’il ne pouvait préparer ? Mais que pouvait-il encore se passer sans qu’il n’en prenne conscience ? Etre père est déjà largement suffisant … Cette âme sœur envers laquelle il n’éprouve rien … Rien du tout, devait-on se forcer dans certains cas ? Jamais il n’en avait eu vent. Alors quand l’occasion de s’enfuir loin de la meute le temps d’un week-end s’est proposée il a sauté sur l’occasion. Bien qu’il n’apprécie guère quitter ses terres, son auberge, tout ce qui lui tient réellement à cœur, il doit avouer que pour cette fois cette escapade lui était bienvenue. Vancouver s’étendait devant lui, ville à la parfaite frontière du Canada, voilà là où se trouvait ce soir une des rencontres qu’il attend avec impatience par moment : une rencontre avec de potentiel investisseurs pour son auberge. Comment expliquer que si ces personnes ne proposaient pas à leurs clients de venir dans son auberge il serait fini ? Il comptait sur le charme des lieux, de la douceur de la neige et des activités qu’il proposait là-bas pour attiré du monde mais un coup de pouce ne fait jamais de mal à qui que ce soit, pas même à Andrew Carter. L’aubergiste avait besoin de se renouveler, il faut toujours se renouveler alors une fois de plus ce genre de lieux étaient des plus parfaits. Mais le seul hic dans l’histoire est bien les femmes, ces demoiselles qui se pensent assez jolies pour prendre par aux discussions houleuses des investisseurs alors qu’Andrew tente de négocier des contrats, décrocher des fonds, faire tout ce qui lui est possible pour faire vivre sa ville, du moins d’un point de vue touristique. Mais ces petites plaies telles des démons sauvages viennent s’accaparer à lui, pour son plus grand malheur.

Mais alors qu’il s’était cru perdu, fini, dépassé par une renommée qu’il entretenait si bien, le loup avait trouvé une merveilleuse solution : Annushka. Cette rousse avait pourtant bien fait flamber son cœur à une époque, telle une trainée de poudre il s’était enflammé jusqu’à ce qu’elle éteigne la mèche. Nullement intéressée, la rousse lui avait bien fait comprendre qu’il ne se passerait jamais rien et Andrew a fini par juger qu’il en était mieux de cette manière. Elle était bien meilleure amie qu’elle n’aurait été conquête d’un soir. Et il en apprécie beaucoup la compagnie, trouvant un intérêt commun au fil du temps pour ce genre de soirée, trouvant cette idée mutuellement, d’un commun accord, elle profite de ces soirées organisées parfois par les plus grands pour pouvoir enfiler ses robes glorieuses et somptueuses qu’elle aime tant pendant qu’Andrew décroche les contrats qu’il souhaite. Annushka, elle sert de bouclier, elle éloigne si efficacement les femmes un peu trop entrepreneuses que le Beta se voit mal se passer d’elle à présent. De plus, elle le connaît maintenant, et elle sait, elle sait que sous ce Don Juan se cache l’intelligence et la gentillesse d’un cœur imperméable aux sentiments d’amour.

Perdu dans sa contemplation de la ville, il n’entendit pas les petits coups donnés à la porte communicante entre les deux chambres. Ce n’est que lorsqu’il entendit les escarpins frôlé le parquet qu’il tourna la tête. Immédiatement un sourire se dessina sur les lèvres du loup, sa compagne du soir était magnifique, resplendissante, il s’en voulut un instant de ne la garder que pour elle et de l’empêcher de cette manière d’aller à la rencontre d’un homme. « Tu es magnifique, comme toujours. » Il posa son verre de whisky sur la table basse de la suite tout en se levant de son canapé pour venir prendre sa main, la levant alors jusqu’à son visage pour en embrasser le dos. « Je culpabilise de ne te garder que pour moi, c’est injuste. » S’excuse le brun à sa manière pour alors faire tourner la belle sur elle même dans un gracieux pas de danse avant de la lâcher et de la contempler une dernière fois. « Je suis heureux que tu ais accepter cette invitation une nouvelle fois, tu sais pourtant que rien ne t’empêche de l’accepter à chaque fois. J’aime à croire que c’est parce que tu aimes ma compagnie. » Lui glisse-t-il avec un clin d’œil complice. « Nous avons encore quelques minutes avant de partir, souhaites-tu prendre un verre ? »


***

False Creek. La soirée allait se dérouler dans le Science World. Ce bâtiment était couronné d’une architecture en forme d’énorme balle qui, lorsque la nuit tombait, s’illuminait pour le plus grand plaisir des yeux. Plusieurs personnes étaient déjà arrivées lorsqu’Andrew descendit de la voiture puis en fit le tour pour aider Annushka à sortir à son tour. Ils s’avancèrent alors vers l’entrée, le Science World était pourtant destiné à la science comme son nom l’indique … Peut-être que les organisateurs avaient envie de changer les codes, de bousculer les choses … Un mystère que le loup n’avait que faire. Une main posée dans le dos de son amie, il salua les premières personnes qu’ils rencontrèrent, ne manquant pas de présenter également la renarde à ses côtés. Bien évidemment il n’y avait pas que des amis présents dans cette salle mais soit, il s’en moquait. Ce qui ne le laissait pas indifférent par contre était l’élégance des lieux, la salle où se donnait la soirée possédait des murs sombres et le plafond semblable à une nuit étoilée. « C’est vraiment magnifique, tu ne trouves pas ? » Il attrapa ensuite deux coupes de champagne passant sur un plateau et en présenta un à la rousse pour trinquer. « A cette belle soirée ! » Il but une première gorgée puis déporta son regard sur les personnes alentours. « J’aimerais pouvoir rencontrer McGregor ce soir, il détient une grosse agence sur Montréal et j’ai eu vent qu’ils aimeraient organiser des séjours découvertes plus au nord, ce serait une aubaine pour l’auberge. »

@Annushka R. Nikonovitch  

Sa compagne s’éblouissait sous les lumières de l’architecture, de la salle avec cette allure parfaite et magique. Il est vrai qu’elle pourrait presque se prendre pour l’une de ces princesses radieuses se rendant dans l’une de ces soirées mondaines chics et hors de prix comme elles en côtoient régulièrement. Andrew l’observe un court instant, les yeux pétillant de ses lueurs enjouées, rêveuses, il sourit à cette vision d’Annushka, insouciante et magnifique dans sa robe émeraude. Il a beau l’observer il voit aussi les autres autours d’eux, il voit bien les regards des hommes qui se posent sur elle et n’hésite pas à presser sa main dans le dos de la rousse pour marquer un territoire invisible sur elle. Il ne laisserait pas cette renarde aux mains de quelqu’un qu’il juge indigne, se sentant presque dans l’obligation de veiller sur celle qu’il a amener ici si elle venait à en côtoyer l’un d’eux. Il n’aime pas les regards qui s’attardent un peu trop sur les courbes de la demoiselle et n’hésite pas à lancer un regard noir à quiconque tente de la regarder de trop près. Elle s’excuse alors de ne pas avoir répondu tout de suite et Andrew lui accorde le plus beau de ses sourires. « Tu n’as pas à t’excuser. » Lui assure-t-il immédiatement. Il lève son verre pour trinquer, enchérissant les paroles de sa compagne d’un nouveau sourire avant de boire une gorgée du champagne hors de prix qui circule lors de cette soirée. Puis vient le moment de parler de ce qui allait se passer ce soir et de qui il était grand temps de rencontrer, la renarde l’écouta avant d’entamer un plan d’attaque qu’Andrew trouva parfaitement remarquable, mise à part le fait qu’elle devait se mettre en avant. Il n’approuvait pas l’idée de la laisser seule avec cet homme mais si elle s’en sentait les possibilités … Pourquoi pas. « Si tu ressens le moindre problème avec lui fait moi signe, je ne serais pas loin. Ça ne me plait pas vraiment de te laisser seule avec … » Assume le brun avant de la laisser s’éloigner vers l’homme en question.

Il la regarda s’éloigner en la couvant des yeux puis s’éloigna de quelques pas pour saluer d’anciens investisseurs avec qui il avait débuter mais était devenu trop cher pour eux désormais. Mais même si le loup se perdait dans des conversations de chiffres, de statistiques, de nouvelles idées ou encore de derniers moments passés en compagnie d’une charmante dame, Andrew ne perdait pas de vue la discussion que menait Annushka avec McGregor. Il semblait presque conquis par la jolie renarde, sa robe mettant parfaitement en valeur les courbes de cette dernière, elle se sait jolie et elle n’hésite pas à en jouer avec cet investisseur précieux. Et le pire, le pire de tout, c’est que ça marche. Le loup lève même les yeux au ciel en riant intérieurement lorsque ce dernier se rapprocha d’un pas vers elle pour se retrouver plus proche. Elle joue parfaitement son rôle … Ou bien non. Même si Andrew avait réussi tant bien que mal à éviter de croiser le regard des deux jeunes femmes près de ses anciens amis, il n’avait pas pu les éviter plus longtemps. Une de chaque côté, si elles avaient pu frotter leurs poitrines contre lui elles l’auraient fait. Il soupira en leur souriant poliment. Bon sang revient vite … Pense-t-il aussi fort que possible envers la renarde, guettant le moindre de ses gestes en espérant la voir revenir vers lui.

« Vous êtes Andrew Carter ? Celui de Fairbanks ? » demanda la première. « Oui, oui, c’est bien cela. » Répond poliment le loup en évitant soigneusement cette dernière. Elles ne semblaient pour autant pas se décourager au grand malheur du brun qui se mettait à supplier mentalement la rousse de lui revenir rapidement. Et tel un ange tombé du ciel, il la vit faire un geste de la main dans sa direction. Sourire aux lèvres et débordant de confiance, il s’avança donc vers eux. « Bonsoir monsieur McGregor, c’est un bonheur de vous rencontrer ce soir. » Qu’il le salue après que les présentations soient faites. Il reprit aussitôt sa position auprès d’Annushka, posant sa main dans son dos tel un amant possessif, espérant secrètement que les deux groupies rencontrées plus tôt lui laisse de l’air. Il laisse tout d’abord la rousse faire la discussion avant de pouvoir amener ses propositions. « J’espère qu’elle vous a parlé de mon auberge, nous avons déjà notre petit succès à Fairbanks. » Annonce le brun pour entamer les discussions tandis que les deux autres rapplique aussitôt auprès d’eux, buvant presque les paroles d’Andrew. « En effet, nous comptons beaucoup de visiteurs, les aurores boréales attirent beaucoup de monde lorsque les activités les mettent en valeur … » McGregor semble intrigué, intéressé par ce que lui raconte le jeune aubergiste. « Ah ? Je n’avais pas connaissance de lieux si intéressant dans le nord. » Ce qui encourage Andrew à poursuivre. « Oui, nous comptons une trentaine de chambre pour le moment et il faut s’y prendre en avance pour avoir une réservation. Nous proposons régulièrement des balades en traineau, des randonnées lorsque le temps le permet et cela plait beaucoup généralement. » L’homme s’y intéressa de plus belle et Andrew se lança dans des explications plus précise, s’extasiant du bonheur que l’auberge procurait à des clients qui en ressortaient plus que ravi et promettant de revenir, ce qu’ils faisaient l’année d’après.

A la fin de la discussion, McGregor prit le numéro de téléphone du loup et il promit de le rappeler pour pouvoir fixer un rendez-vous à l’Eagle View, voir même un séjour avec toutes les activités possibles de l’auberge. Andrew fut ravi de cela, prenant congé de l’homme en prenant le bras d’Annushka pour s’éloigner vers une piste de danse improvisée. « Je ne te remercierais jamais assez, il est l’investisseur parfait. » Qu’il lui murmure en faisant quelques pas de danse avec sa compagne. « Tu es vraiment parfaite dans les négociations, as-tu déjà prévu de te reconvertir un jour ? » Qu’il demande en la taquinant, sachant parfaitement qu’elle ne quitterait certainement jamais son emploi actuel.

Il aurait pu être accompagnée de cette blonde aux courbes interminables, que les paroles qu’il prononce soient accompagnées de son rire au timbre léger et envoûtant, il aurait pu faire en sorte qu’elle soit sa cavalière de ce soir mais alors tout serait devenu concret. Tout le monde aurait enfin compris que l’odeur de cette femme qui laisse grandir une vie en elle serait celle que l’on sentirait partout où Andrew se trouverait. Pas question. Il n’était pas prêt, âme sœur …. Il se pose encore des questions par rapport à cette femme, en une seule et unique nuit cela aurait pu suffire ? Tout se serait donc passé en une seule fois ? Etait-ce seulement possible ? Le loup n’en avait aucune idée et à vrai dire la question ne se posait pas alors que sa cavalière l’entrainait vers la personne qu’il convoitait tant ce soir pour relancer ses investisseurs, de nouveau investisseurs, une nouvelle vie pour l’auberge et tout un échantillon de possibilité qui s’ouvre devant lui si cet homme et uniquement cet homme vient lui rendre visite à l’auberge et se décide à lui envoyer des clients. Et tout se déroulait à la perfection grâce à la silhouette pulpeuse de la rousse qui se trouvait à côté de lui. Cavalière particulière de ce soir, après avoir conclu d’une future visite et prendre contact avec l’homme d’affaire, Andrew entraina la belle sur la piste de danse pour effectuer quelques pas, ravi de cette rencontre, ravi de cette soirée et surtout ravi de cette présence féminine rassurante parmi toutes ces croqueuses d’homme dont il ne veut vraiment pas. Trop facile comme proie, elles seraient immédiatement dans son lit au moindre claquement de doigt. Ce n’est pas intéressant pour le loup … Il préfère qu’elles se rebellent, qu’elles résistent, qu’elles fondent et puis tombent, est-ce pour cela qu’il adore les joutes verbales avec Melina lorsqu’il la croise à l’auberge ? Non, elle, ce n’est qu’un pur amusement de la voir s’énerver et rien d’autre.

« Je suis ravi que cette situation te plaise tout de même et que tu y trouves un intérêt, peut-être que cela pourrait augmenter son éventail de clients ? » Murmure le loup à l’oreille de la renarde pour ne pas effrayer de potentiel personne s’ils venaient à leur rencontre. Il se mit alors à rire face à la réflexion de sa cavalière, le faire payer ? Quelle idée ! « Je ne suis pas certain de te reprendre dans ce cas tu risques d’être bien trop cher pour un humble mortel tel que moi … » Son rire joignit celui de sa compagne, léger et insouciant, le temps qu’il passe ici lui fait un bien fou. Loi des tourments de sa vie à l’auberge le temps d’une soirée, loin de tout ce qu’il doit gérer là-bas.

Dansant doucement, perdu dans cette joie passagère qui se laisse s’insinuer dans ses jambes, l’aidant à se détendre et à moins rester sur ses gardes. Mais ce ne fut sans compter sans les questions d’Annushka. Un fin soupir s’envola des lèvres du brun alors que le sujet est évoqué. Mais il n’eut pas le temps de lui répondre, elle s’écarta de lui pour évoquer discrètement de vouloir prendre l’air. Les oreilles sont tendues lors de ce genre d’événement et Andrew ne voudrait pour rien au monde que cette histoire s’ébruite jusqu’ici sans qu’il n’ait pu d’abord la régler chez lui, sur son territoire. Une fois à l’extérieur, la rousse continua alors ses explications, un triste sourire vient se fixer sur son visage, la main de la rousse se posa sur son avant-bras alors qu’elle ressent également la tristesse qu’il peut renvoyer. Un nouveau soupir venant du brun, il passa une main dans ses cheveux en les envoyant vers l’arrière. Ses boucles indomptables revenant automatiquement à leur place comme s’il n’avait pas effectuer ce geste simple. « Tu as bien le droit de savoir, comme tu l’as dit tu es mon amie … » Murmure-t-il alors que ses yeux se perdent dans une contemplation des lumières de la ville. « Si elle est enceinte c’est qu’elle a forcément trouvé son âme sœur. Et il se trouve que tout concorde … Elle est tombée enceinte pile au moment ou nous nous sommes … rapproché. » Choisit-il de dire pour ne pas être vulgaire et ne pas mentionner cette coucherie d’un soir à voix haute. Il sait ce qu’il fait et cela ne veut pas dire qu’il a envie de le mentionner à voix haute. « Ce qui veut dire que je ne peux pas le nier, seul des âmes sœurs peuvent avoir des enfants … Et comme elle ne voit personne d’autre, il est impossible que … qu’elle soit enceinte de quelqu’un d’autre. » La rage le frappe en plein ventre, le loup ressent encore plus intensément la colère qui menace de déborder, il serre les poings et sa mâchoire se contracte un instant. « J’ai beau ne pas l’aimer, voir même la détester, elle doit être mon âme sœur, il n’y a pas d’autres explications. » Dit-il finalement, la colère se lisant dans ses prunelles lorsqu’il se tourne finalement vers la renarde. « Je ne peux pas me défaire de cela, j’ai des obligations car cet enfant est le mien … » La colère laisse place à de l’incompréhension, effectivement il ne comprend toujours pas comment il a pu déraper à ce point, comment il ne peut rien ressentir pour elle aussi, comment tout cela a bien pu se produire sans qu’il en comprenne le sens ? « Je sais que tu cherches à m’aider mais je pense que cette situation est mon problème et que je sois le seul capable de la régler. »

Il blesse, il fait mal, il appuie sur un point dont il sait qu’il ne peut pourtant pas lutter bien longtemps. Et malgré tout ce qui peut être dit de sa part il n’hausse même pas un sourcil, le regard perdu dans la contemplation d’une ville qui se couvre doucement de givre en cette soirée. La mâchoire contractée sous l’effet bombe des paroles de son agréable compagne. N’avait-il donc pas pu mettre quelqu’un qu’il apprécie enceinte ? Une femme avec du caractère mais aussi la capacité de pouvoir se remettre à sa place quand il en est nécessaire ? Cette renarde aurait tellement été mieux que cette blonde qui partage désormais ses pensées. Il sait que les yeux de la rousse sont posés sur lui, dur, froid, déçu également. Oui, de toute manière n’était-il pas capable de simplement blesser les siens dernièrement ? Tous semblent lentement lui tourner le dos, il se barricade dans sa haine, s’entoure des mots empoisonnés de cette louve qui attend leur enfant. Il ne répond pas, il entend simplement qu’elle frappe, fort, qu’elle a mal mais n’en dit rien, parce qu’elle est forte, parce qu’elle est fière, parce qu’elle se veut indépendante, alors il ne bronche pas et la laisse dans sa colère, cette rage qu’il vient de développer en elle. Le pire dans toute cette histoire c’est, et il le sait encore une fois, qu’elle ne veut que son bien, qu’elle veut simplement l’aider. Mais comment pourrait-elle le fait ? Elle ne peut pas remonter le temps, elle ne peut l’empêcher d’avoir commis l’acte de chair avec ma louve, elle ne peut rien y faire, rien, rien, plus rien est à faire à présent. Mais la tornade rousse ne s’arrête pas là, et Andrew releva une fois de plus le caractère bien trempé de sa prophétesse. Il l’appréciait pour cela mais ce soir il se serait passer volontiers d’un remontage de bretelles.

« Ce n’est pas une inconnue Annushka ! Elle fait partie de la meute tout comme toi ! » Qu’il s’emporte automatiquement, il n’est pas un gamin, il n’a pas à être traiter comme tel. Ne bougeant pourtant pas d’un pouce alors que la belle s’accroche à la veste de son costume. Certes il est énervé, agacé, mais jamais il ne s’en prendra à quelqu’un de sa meute. Jamais. « Elle n’a aucun intérêt à me mentir, elle aurait au contraire tout à perdre. » Dit-il alors froidement, ses yeux suivant les gestes de la renarde avant attention, cette dernière semblant réellement énervée par cette situation. « Si je m’occupe seul de cette histoire c’est parce que je suis bien le seul à l’avoir mis enceinte, non ? » Ricane alors Andrew en laissant ressortir toute sa rancœur envers cette blonde, cet enfant, cette situation, ce capharnaüm qui rugit tout autour de lui. Mais alors que la situation semblant s’électrisée un peu plus, la belle décida de mettre fin à leur discussion, les épaules du Beta s’affaissèrent sur les mots de la renarde mais il ne releva pas. Il la laissa partir en lui accordant simplement un signe de tête pour lui marquer son approbation. Mais une fois qu’elle fut partie, à l’intérieur, la rage ressortit immédiatement. « PUTAIN ! » Hurla le loup, son poing frappant avec force la balustrade, se blessant les phalanges au passage. Il avait bien du mal à contrôler la bête qui déferlait sa rage en lui. Après avoir passer ce qui sembla une éternité à l’extérieur, il fut rejoint par de nouvelles groupies. Mais il ne les repoussa pas cette fois.

***

La nuit porte conseil. Certes. La renarde n’avait pas tord, il ne devrait pas avoir refuser de bloc toute l’aide qu’on peut lui proposer. Il l’avait compris après avoir passé la nuit avec deux merveilleuses créatures aussi ravissante que souple. Malheureusement. Valise bouclée, fierté quelque peu ravalée, il toqua à la porte communicante entre les deux chambres. Trois petits coups tandis que sa voix se faisait d’un murmure. « Anna, puis-je te parler ? » La réponse ne se fit que très peu attendre lorsque la porte s’ouvrit à la volée. Andrew recula d’un pas, légèrement surprit, avant de joindre ses mains dans son dos comme il en a l’habitude lorsqu’il se sent prit en défaut. « Je m’excuse pour hier soir, je n’aurais pas dû me comporter de cette manière c’était … Inconvenant. » Il ravala deux à trois fois sa fierté en s’excusant de cette manière mais c’est ce qui faisait de lui en bon Beta non ? Pouvoir se remettre en question et s’excuser doit faire partie de ses compétences. Malgré lui, il coupa rapidement la distance les séparant pour prendre la main de son amie dans la sienne, la recouvrant de l’autre tandis que son visage se fendit d’un sourire. « Est-ce que tu veux bien me pardonner ? » Minaude le Beta avec son attitude de dragueur qui fait sa renommée. « Je ne vais pas supporter de rester fâché avec toi très longtemps, Annushka. » Sourire de sortie et attitude chaleureuse, même si la renarde est insensible à son charme et lui a déjà dit qu’il ne se passerait rien du tout entre eux, rien ne peut l’empêcher de le pardonner ?
Il poussa un léger soupir, se frottant la nuque d’une main en se reculant légèrement, ses prunelles plantées dans celles de son amie. « Je sais que tu cherches simplement à m’aider, je le sais … Mais je suis le seul responsable e tout ce qu’il se passe … Je n’ai pas envie de mêler qui que ce soit à tout ce qu’il se passe. Mais de là à douter que ce soit moi le père … Comment peux-tu dire cela ? Je veux dire, quelque chose te pousse à me le dire ? Car si elle me ment … » Ses poings se serrent par automatisme. « Je ne vois pas quel intérêt elle aurait à le faire. Tout ce qu’elle risque c’est d’être virée de la meute. » Dit-il très clairement.